"Le tueur intime" de Claire Favan
Date de publication : 8 déc. 2016 13:29:04
De Claire Favan, je ne connaissais que « Serre-moi fort » que j’ai d’ailleurs chroniqué ici très favorablement. Me trouvant démuni devant ma PAL, je tombe sur la version poche du tout premier roman de cette auteure qui, à mon avis, gagne à être plus connu. Alors, dans mon emportement, je me dis, banco, attaquons ce beau pavé (c’est qu’il est costaud, même en format poche).
Petit résumé de l’histoire : Le livre est découpé principalement en deux parties. Dans la première, nous suivons l’évolution de Will, de l’adolescence jusqu’à l’âge adulte, et sa construction (ou destruction) lente et irrémédiable vers le statut de tueur en série. Et pas le petit tueur du dimanche, non, le vrai psychopathe sociopathe très intelligent et structuré, qui prépare ses coups et prend un malin plaisir à torturer ses victimes de longues heures.
Puis, le FBI s’en mêle, et la deuxième partie nous raconte alternativement, l’arrivée d’un profiler dans l’équipe des enquêteurs, tout en continuant à suivre les frasques de Will.
Dès le début, je retrouve ce côté sombre, gore, et vraiment tordu que j’ai apprécié chez Claire Favan la première fois. Je vous confirme que si vous êtes une petite nature, n’ouvrez pas ce livre. Claire ne fait pas dans la dentelle. Elle n’est pas avare de détails et de descriptions sordides et angoissantes.
Personnellement, j’ai vraiment aimé la première partie, celle qui explique le long calvaire de Will qui l’amène à ces monstruosités. Tout le travail qu’il effectue pour se rapprocher de la femme dont il est amoureux (enfin si l’on peut appeler ça de l’amour), du moins qu’il veut posséder.
La seconde partie est très intéressante aussi, mais je lui trouve un gros défaut. Je pense qu’il y a des longueurs et des détails qui alourdissent l’histoire et le livre (au sens primaire du terme…). L’arrivée du profiler est un peu trop diluée. Et nous revivons l’enquête et la découverte des meurtres par les yeux du FBI une seconde fois, après les avoir vécus par les yeux du tueur.
Le dénouement, même s’il n’est pas très surprenant, est quant à lui très captivant, et les dernières pages se tournent très vite.
Tout au long de ma lecture, j’ai quand même relativisé, sachant que je passais du dernier roman au premier, et que je suis bien placé pour savoir que l’écriture et la conception du récit évoluent avec le temps et l’expérience. J’ai aussi retrouvé une construction assez proche de celle de « Serre-moi fort ».
Je conclurai en disant qu’une version allégée aurait été de bon augure, et qu’il aurait mieux valu pour moi lire ces deux ouvrages dans l’ordre chronologique de leur écriture. Cependant, mon ressenti final est assez positif, et j’ai passé un bon moment de lecture, glauque, morbide et ensanglanté, et que ça ne me rassure toujours pas sur l’état mental de cette auteure…