H.P Lovecraft est une référence en matière de littérature fantastique et horrifique avec un style propre et très reconnaissable, spécialisé dans le format court. Cet auteur a bercé mon adolescence. Je lisais ses nouvelles, planqué sous mes couvertures, abreuvant mon imaginaire naissant de ces personnages flirtant souvent avec la folie. J’ai également découvert avec lui un univers complet autour d’une mythologie qui est maintenant devenue une référence en la matière. J’ai par la suite prolongé cet amour pour Lovecraft en masterisant durant de longues années le jeu de rôle avec des parties mémorables, et ceux depuis plus de trente ans et encore aujourd'hui tous les mois.

Récemment, je me suis rendu compte que je n’avais pas tout lu de mon auteur préféré, et surtout que mes lectures commençaient à dater. Je me suis alors lancé dans une mise à jour complète et un rafraîchissement en décidant de me plonger dans l’intégrale de son œuvre avec une approche chronologique afin de ne rien rater des étapes de l’évolution de son écriture et du mythe.

Les premiers contes ont été écrits par Lovecraft entre 6 et 15 ans. Il s’agit de textes très courts encore marqués de jeunesse, mais qui révèle déjà certains indices sur l'avenir. Sincèrement, les 4 premiers sont anecdotiques et plutôt là pour témoigner des origines. À noter que les traducteurs se sont évertués à conserver les fautes et les erreurs de syntaxe, offrant une touche d’authenticité.

Je ne ferai un focus que sur les deux derniers, car ils dévoilent déjà les prémices des méthodes narratives du Lovecraft adulte qui feront son succès : un récit à la première personne, un rapport avec la folie, et une découverte de soi ou des horreurs qui entourent.

La bête de la caverne reste encore assez simpliste. Elle raconte l’histoire d’un homme qui va se perdre dans des grottes alors qu’il suivait un guide. Il finit par se retrouver seul et sans lumière. Il va faire la rencontre d’une créature dans l’obscurité et sentir sa fin proche. Il finira par découvrir l’horreur de la situation.

L’alchimiste est bien plus abouti. On sent que l’auteur a pris trois années de plus. À l’âge de 15 ans, il nous livre une histoire se déroulant en France. Le narrateur découvre avec effroi que tous ses ascendants sont morts juste avant leur trente-deuxième année. Il va passer le reste de sa vie à tenter de comprendre la malédiction qui frappe sa famille et à en trouver la solution aux frontières de la folie.