Bonjour à tous

1925 est sans doute l’une des années les moins prolifiques pour l’auteur. Je rappelle que ses principaux textes sont des nouvelles à destination de magazine et pas des romans pour l’édition classique. Or, avec trois nouvelles écrites en un an, on peut comprendre que le couple Howard Philip / Sonia peine à joindre les deux bouts.

C’est en août qu’il achève « Horreur à Red Hook », un récit plutôt long par rapport à son habitude, et composé de plusieurs chapitres. Écrit à la troisième personne, on y suit l’enquête de l’inspecteur Malone au sujet d’un homme, Robert Suydam, suspecté d’accentuer l’immigration clandestine, d’enlèvement d’enfant et de connivence avec des sectes sataniques, rien que ça. Il perdra la raison lors d’une descente de police dans une vieille église, alors qu’après avoir vu nombre d’horreurs, on le retrouvera sous les décombres d’une des nombreuses maisons écroulées en cette occasion.

À la première lecture, de nombreuses tournures accrochent nos oreilles. Et en s’y replongeant dans le détail, on découvre ici l’un des textes les plus racistes de l’auteur. Beaucoup connaissent la polémique autour de Lovecraft, mais si vous en voulez une belle démonstration, vous la trouverez ici. Les termes employés pour décrire les étrangers, les immigrants, sont très connotés. Il faut savoir que Red Hook est un véritable quartier dans lequel a résidé Sonia Greene dans sa jeunesse, ainsi que Lovecraft après son mariage, et avant de retrouver sa chère Providence. Les témoignages ne manquent pas sur la façon dont le maître jugeait le côté trop cosmopolite de ce quartier.

À moins de pouvoir faire abstraction de cet aspect, la nouvelle n’apportera donc qu’un éclairage révélateur sur cette facette sombre de cet auteur.