Qui a tué Jane Mas ?

Magali Vanhoutte

Date de publication : 15 décembre 2021

Bonjour à tous

Ayant vraiment apprécié « Le bal de ses nuits » de Magali Vanhoutte, et ayant vécu mon adolescence au cœur des années 80, je ne pouvais que me laisser tenter par ce titre mystérieux et plein de promesses. Que ce soit bien clair, quand j’avais 18 ans et que la chanteuse Jeanne Mas sortait « Johnny, Johnny », moi j’avais les cheveux crêpés, le maquillage et la dégaine de Robert Smith, avec des goûts musicaux très punk et cold-wave, donc à mille lieues de « En rouge et noir ». Mais il n’empêche que ces titres résonnent aujourd’hui en moi comme des madeleines de Proust.

« Qui a tué Jane Mas » est un thriller qui se déroule à notre époque, mais qui nous baigne du début à la fin dans la décennie des années 80. Nous allons suivre en parallèle la dérive macabre d’un homme un peu marginal qui va basculer dans la folie suite au décès de sa mère avec qui il vivait seul. Ce déclencheur va remuer en lui un passé perdu dans laquelle sa sœur Jane (d’où l’astuce du titre) avait une importance particulière. Pendant ce temps, deux officiers de police vont enquêter sur un meurtre étrange : une jeune femme a été retrouvée dans une décharge, déguisée en Jane Mas.

Des chapitres courts, un rythme soutenu et efficace, le tout accompagné des tubes de l’époque, voilà la recette parfaite que l’autrice a réussi à concevoir pour ce thriller qui s’avale comme un grand verre de Tang. Parce qu’en plus de démarrer ses chapitres avec des titres qui vous entêteront toute la journée, elle a semé des centaines de références à des produits, des objets, des pubs et toute autre sorte de clins d’œil qui vous arracheront régulièrement des sourires à leur lecture. Quant à la musique, il y en a pour tous les goûts, du nanar « Je te survivrai », en passant par le classique a-ah, jusqu’à la new-wave des Stanglers. J’y ai même retrouvé mes The Cure vénérés.

Une question peut se poser : puis-je lire ce livre si je n’ai pas connu les années 80 ?

Sans l’ombre d’un doute : oui. La plupart des références musicales sont des standards qui ont traversé les décennies en profitant du retour en mode de cette époque. Quant aux clins d’œil, gardez éventuellement Google à côté de vous pour trouver les explications de certains objets qui à l’inverse ont parfois vraiment disparu de notre vie.

En tout cas, j’avais oublié la très belle chanson de Canada : « Mourir les sirènes ». J’ai répété, et je suis maintenant prêt pour ma prochaine soirée karaoké.

Merci Magali pour ce charmant retour vers mon passé !