Bonjour à tous

Morgane Caussarieu vient de gagner le prix Graham Masterton 2022 avec ce roman. Ayant vraiment adoré Chéloïdes, je me devais de me procurer cet ouvrage primé.

Vertèbres est une histoire de loup-garou. Je ne spoile rien, car c’est assez clair sur la couverture. Tout au long du récit, nous allons suivre la lente transformation de Jonathan, un petit garçon de dix ans, après son enlèvement par une mystérieuse femme barbue, et sa disparition durant quelques jours.

Jusque-là, rien d’original me diriez-vous. Mais l’attrait de ce livre se trouve dans la façon dont l’autrice a abordé la forme narrative et l’époque dans laquelle elle a placé son histoire. Effectivement, le récit se déroule durant les années 90, avec moult références et clins d’œil qui raviront certainement ceux qui les ont vécus.

Morgane Caussarieu a construit son roman en alternant la vision d’une petite fille, amie de Jonathan, avec celle de sa mère. Sasha écrit dans son journal intime en s’adressant à lui directement comme si elle lui racontait sa vie. Garçon manqué de presque dix ans, elle dirige son petit groupe d’amis marginaux. Marylou, la maman, se parle à elle-même. On découvre rapidement une femme torturée par les épreuves de la vie.

Cette construction rythmée pour un roman assez court permet une lecture très rapide. L’histoire évolue d’une façon progressive et linéaire. La première partie se charge donc de placer le décor et les événements vraiment intéressants et trash n’arrivent que dans la deuxième.

La narration à la deuxième personne peut rebuter certains lecteurs peu habitués à cette approche à la mode.

La petite fille qui écrit dans son journal est aussi un piège. Sa façon de parler est en général bien adaptée, mais parfois certaines phrases ne peuvent pas s’entendre dans la bouche d’une enfant de dix ans.

Enfin, les références aux années 90 semblent sorties tout droit d’une liste à la Prévert. Attention, trop de références tuent la référence.

Je garderai donc quand même une préférence indéniable pour Chéloïdes.